Charlaine Harris

répond aux questions de ses fans

 

 

Merci à vous tous d'avoir répondu avec un tel enthousiasme lorsque je vous ai invités à me poser des questions. Dans le cas où je n'aurais pas répondu à la vôtre en particulier, je vous présente toutes mes excuses pour la déception que je vous aurai causée. Voici le processus de sélection que nous avons suivi : Paula, ma meilleure amie et mon irremplaçable assistante, a trié les questions par catégories. Elle n'a pas retenu celles qui se croisaient pour m'éviter de lire plusieurs fois la même chose. J'ai donc lu l'intégralité de ce qu'elle avait choisi, et j'ai réduit la sélection à une cinquantaine de questions. J'en ai éliminé encore quelques-unes après une seconde lecture. Cela n'a pas été une tâche facile, et je vais vous expliquer pourquoi j'en ai choisi certaines et d'autres pas.

Tout d'abord, si je pensais que la réponse à la question se trouvait déjà dans les livres, j'ai décidé de ne pas y répondre. Ensuite, si je savais que la réponse serait dans les prochains livres... j'ai également mis ces questions de côté, pour la plupart. Enfin, si la question portait sur l'univers et les personnages de la série télévisée et non sur ceux des livres, j'ai naturellement préféré ne pas donner mon opinion.

J'ai écarté certaines questions pour la simple raison que je n'en connaissais pas la réponse, ou parce que je n'avais pas encore pris de décision. Dans certains cas, le développement de la mythologie dans les livres ne m'avait pas amenée à une conclusion. À titre d'exemple, je ne sais tout simplement pas encore si l'autre vampire créé par Eric aura un impact sur la vie de Sookie.

Pour terminer, j'ai corrigé l'orthographe et la ponctuation de certaines questions. Déformation professionnelle...

Voici donc le résultat !

 

Kim Hambleton : Depuis que la série télévisée True Blood est diffusée, vous représentez-vous vos personnages à travers les acteurs ? Lorsque vous écrivez sur Sookie, pensez-vous à Anna Paquin ? Ou bien vous les imaginez-vous toujours comme quand vous avez commencé à écrire leur histoire ?

 

Je vois toujours mes personnages tels que je les ai imaginés au départ. J'ai commencé à écrire bien longtemps avant que la série télévisée ne débute.

 

Denise Dunnell Wells : Voici ma question pour Charlaine. Je m'intéresse à la manière dont elle élabore ses intrigues : sont-elles principalement planifiées à l'avance, ou improvisées ? Je suis impressionnée par le fait que certains détails anodins d'un tome deviennent plus tard déterminants dans un autre. Par exemple, Sookie mentionne sa cousine Hadley mais elle n'a aucune idée de ce qui lui est arrivé. Quelques tomes plus tard, on apprend que Hadley a parlé de Sookie à la reine Sophie-Anne, ce qui constitue le point de départ de sa relation avec les vampires. Sans parler du fait que Hadley a eu un enfant qui est maintenant dans les livres - on ne sait d'ailleurs pas encore si celui-ci sera amené à jouer un rôle important dans l'histoire.

 

Je ne prépare pas mes histoires longtemps à l'avance. Beaucoup de situations clés du récit ont résulté d'une révélation spontanée. Dans mon récit, je sème à tout vent, sans vraiment savoir à l'avance lesquelles de mes graines vont germer, et lesquelles vont mourir sans rien donner. Pour moi, c'est là que réside le plaisir d'écrire. Et bien sûr, il m'arrive aussi de planter de véritables bombes qui m'exploseront à la figure un jour ou l'autre.

 

Jessica Smith : Dans quelle mesure Sookie reflète-t-elle votre personnalité? Est-elle un alter ego ?

 

Il y a sans aucun doute des éléments de Sookie en moi, ou plutôt des éléments de moi en elle. Je pense qu'il y a une petite part de moi dans chacun de mes personnages. J'aimerais être aussi courageuse qu'elle !

 

Patricia Ruocco : Y a-t-il une limite aux métamorphoses de Sam ? Peut-il se transformer en créatures composées de plus d'un animal, comme un hippogriffe, par exemple ?

 

Sam ne peut pas se transformer en créatures issues de la mythologie, et il refuse de se transformer en un autre être humain. Pour un véritable métamorphe, c'est une perversion abominable. Les métamorphes pure souche se transforment presque toujours en mammifères, et la plupart ont une forme animale préférée.

 

Sandra Russell : Certains personnages secondaires sont-ils inspirés de personnes que vous connaissez ou avez connues ?

 

Pas entièrement. Je m'inspire de petits bouts de personnalité des personnes que j'ai pu rencontrer au cours de ma vie : un trait physique, une façon de parler, un défaut ou une qualité. Mes personnages secondaires (même si aucun personnage n'est vraiment secondaire) se construisent sur la base d'une accumulation d'observations.

 

Lindsay Neely : Apparemment, Bubba aime bien rester en retrait, mais je me figure qu'il doit se sentir un peu seul par moments. Se pourrait-il qu'un jour il se crée un compagnon en transformant un des chats dont il raffole ?

 

On m'a posé beaucoup de questions sur Bubba, c'est pourquoi je vais condenser cette réponse : les animaux ne peuvent pas devenir des vampires dans ma mythologie.

Et, en effet, Bubba aime garder ses distances. Il adore toujours se produire quand l'envie lui prend, mais il déteste qu'on lui rappelle son ancien statut, c'est pourquoi les personnages ne font jamais référence à son véritable nom. J'ajoute au passage que la plupart des vampires ont porté plusieurs noms depuis leur première mort - ils étaient obligés d'agir ainsi avant de sortir de leur cercueil. Mais Bubba restera Bubba.

 

Lada Kyst : Depuis combien de temps Eric est-il au courant de la «mission» de Bill, chargé par Sophie-Anne de séduire Sookie ? Et pourquoi ne s'est-il pas arrangé pour qu'elle le sache plus tôt ?

 

La mission de Bill ne consistait pas à séduire Sookie, mais à enquêter sur elle pour vérifier son pouvoir. La séduction n'était que l'une des multiples options qu'il avait pour mener son enquête. Bill était l'homme de la situation car il possédait déjà une maison à Bon Temps. Même si Bill y est arrivé sur ordre de la reine, Eric n'a jamais su en quoi consistait cette mission jusqu'à ce qu'il arrive à La Nouvelle-Orléans, dans La reine des vampires. Eric a forcé Bill à révéler à Sookie ses intentions véritables pour différentes raisons.

 

Janel Smith : Cette question m'a un peu perturbée dernièrement. Bill s'est-il sciemment laissé piéger par les Rattray ? Il me semble qu'un vampire apprend à se méfier des étrangers et que Bill aurait dû être capable de les maîtriser ou au moins de se défendre. Par ailleurs, a-t-il offert à Sookie le sang que les Rattray lui ont pris dans le but précis d'établir une connexion avec elle - ce qui s'est produit plus tard de toute façon, lorsqu'il l'a soignée ?

 

Bill ne s'est pas sciemment laissé piéger par les Rattray. Il aurait dû se méfier d'eux, mais il était sûr qu'ils proposaient du sang et du sexe. Il a mal interprété la situation et s'est fait prendre par surprise. Il a proposé le sang à Sookie car, si elle l'avait accepté, cela lui aurait fourni un indice important sur sa personnalité.

 

Stacy Whitmore : Comptiez-vous au départ, faire de La communauté du Sud un genre de roman policier, comme vos livres précédents ? Vous êtes-vous finalement aperçue qu'au fil du temps les livres avaient adopté un caractère bien plus surnaturel que vous ne l'aviez prévu ?

 

Oui. Avant les romans sur Sookie, je n'avais écrit que des romans policiers. Au départ, j'avais l'intention de centrer chacun des livres sur une histoire de meurtre, mais au fur et à mesure de l'avancement de la série, je me suis rendu compte que cela ne tenait plus la route.

 

Dorothy Baker : Je suis intéressée par le processus d'écriture utilisé par Mme Harris pour La communauté du Sud. Écrit-elle énormément pour réduire ensuite, ou fait-elle un premier jet rapide pour ensuite le compléter ? Revient-elle sur ce qu'elle a écrit pour se dire «non, Sookie ne ferait pas ça, ne dirait pas ça comme ça» ? Arrive-t-il à son éditeur de remettre en question les actions de Sookie, ou cela relève-t-il exclusivement de la décision de l'auteur ?

 

La phase d'édition est un moment crucial dans le processus d'écriture. En fait, c'est peut-être le plus important. J'aimerais bien écrire trop de texte pour ensuite pouvoir élaguer. Mais mon problème est tout l'inverse. J'ai tendance à écrire le strict nécessaire en termes de nombre de mots. Bien sûr, je reviens sur mes pas, je supprime des paragraphes, et j'emmène Sookie dans des directions différentes. Après l'avoir suivie dans tant de livres, je me glisse facilement dans la peau de Sookie. C'est devenu une seconde nature. Mon éditeur me pose bien évidemment des questions sur les motivations des différents personnages, et si je ne peux pas y répondre, c'est le signe que j'ai fait une erreur que je dois corriger.

 

Sharon Knauer : Sookie connaîtra-t-elle une fin heureuse ? Si ce n'est pas le cas, pourquoi ? J'ai entendu dire qu'elle ne rencontrera pas ce bonheur, mais cela me paraît un sort bien cruel pour une héroïne que nous aimons tant.

 

Je pense que cette rumeur a pour origine une remarque que j'ai faite alors que j'étais dans le jury de la convention Romantic Times. Ce que j'essayais de dire à l'époque, c'est que beaucoup de romans d'amour ont une fin très tranchée : l'amour triomphe de tout, et les gentils sont heureux. Les méchants n'ont que ce qu'ils méritent. Et la catégorie à laquelle appartiennent les personnages est évidente dès le début. Je n'ai rien contre ce type de scénario, qui peut procurer un merveilleux plaisir de lecture. Mais l'histoire de Sookie risque de ne pas se finir ainsi. Certains personnages seront heureux, d'autres non, et tous mes personnages ont à la fois du bon et du mauvais en eux. Je ne pourrai pas écrire une fin qui fera l'unanimité de tous mes lecteurs. Je ne peux que rester fidèle à la vision que j'ai des livres.

 

Bret Stearns : Le monde fantastique que vous avez créé pour les livres contient beaucoup de créatures mythiques, comme des vampires, des loups-garous, des métamorphes et des faé. Ce choix a-t-il été dicté par la volonté de ne pas faire référence au monde réel - à des prises de positions politiques, par exemple ?

 

Au contraire, je pense que les livres sont truffés de prises de position, même si ce sont des commentaires d'ordre social plutôt que politique. J'écris sur des créatures mythiques, mais cela ne les empêche pas de représenter autre chose. En tout cas, j'ai toujours une idée derrière la tête. Mais je suis aussi contente que les livres soient pris comme une aventure fantastique, car c'est leur nature première. Je ne réponds pas aux questions sur mes opinions politiques personnelles. Si le lecteur les comprend, tant mieux. Quoi qu'il en soit, cela ne change rien au plaisir que procurent les livres.

 

Sommer Strachan : Est-il possible que le sang faé de Sookie prolonge sa vie pour qu'elle vieillisse plus lentement ? Je sais que vous avez dit que Sookie ne deviendrait pas un vampire. Avez-vous toujours la même conviction maintenant que True Blood et la série de livres sont devenus cultes ?

 

Ces questions se rapportent à des réponses que j'ai souvent développées en public. Ces quelques gouttes de sang de faé ne prolongeront pas la vie de Sookie, et elle ne deviendra pas un vampire. Quoi qu'il se passe dans True Blood, et quel que soit le succès des livres, ma vision du destin de Sookie reste la même.

 

Bridget Page : Dans les livres précédents, Sookie a été confrontée au mal d'origine surnaturelle ou humaine, et a perdu des personnes qui lui sont chères. Ces drames la rendent plus dure au fur et à mesure. Dans Bel et bien mort, Sookie est elle-même confrontée au mal tandis qu'elle est torturée, pratiquement à mort, par ses ravisseurs sadiques. On lui arrache des morceaux tant au sens réel que figuré. Je pense que bon nombre de lecteurs ont été choqués. Pourquoi avoir décidé d'emmener Sookie dans une direction aussi noire ? Cette expérience atroce l'a certainement confortée dans l'idée de protéger ceux qu'elle aime de façon active plutôt que défensive - et peut-être même de se montrer un tantinet impitoyable.

 

Je ne suis pas toujours sûre de la raison pour laquelle je prends certaines décisions, mais dans ce cas précis je savais qu'un jour ou l'autre la relation que Sookie entretient avec le surnaturel allait l'amener à un changement sans retour pour elle. Et que si quelque chose d'horrible lui arrivait, elle serait obligée de changer. Il serait incroyable qu'elle n'évolue pas après une telle expérience. Pour moi, c'est l'une des choses les plus intéressantes dans l'écriture : suivre le personnage à travers son évolution et ses bouleversements.

 

Esther Schmidt : À travers tous les livres, avec un peu d'imagination, tout semble possible. Avez-vous déjà été confrontée à un scénario tellement improbable que vous avez dû l'abandonner ?

 

Oui, bien sûr. J'avais envisagé une histoire géniale dans laquelle Niall serait en fait le père de Sookie plutôt que son arrière-grand-père, mais j'avais déjà dit beaucoup trop de choses en contradiction avec ce scénario pour que la mythologie reste crédible. J'y ai réfléchi deux bonnes heures avant que la «réalité» ne me rattrape ! J'ai aussi écrit quelques passages que mon éditeur a trouvés trop crus pour qu'ils soient inclus. Non, ne me demandez pas lesquels !

 

Eileen Prescott : Si Sookie a hérité de son pouvoir de télépathie du fait de l'escapade de sa grand-mère avec un faé, comment se fait-il que son cousin Hunter possède également ce pouvoir ? Faut-il comprendre que Gran a eu un autre enfant d'origine faérique ? Qui sont les parents de Hadley ? Il n'y a pratiquement aucune référence à eux dans les livres, même s'il semble logique que Hunter ait du sang de faé en lui.

 

Sookie n'a pas exactement hérité son talent de télépathe de l'amant de sa grand-mère. Vous en saurez plus sur ce sujet dans Mort de peur, et probablement dans les prochains livres. Et Hunter a hérité un peu de sang de faé de sa mère, Hadley, qui est la cousine germaine de Sookie. Les parents de Hunter sont Remy Savoy et Hadley Delahoussaye. La fille d'Adele Stackhouse, Linda (qui meurt d'un cancer du col de l'utérus), s'est mariée avec Carey Delahoussaye. Hadley est leur fille. Hunter est donc l'arrière-petit-fils d'Adele. Cette question s'est présentée si souvent qu'il me semblait évident qu'elle devait être sélectionnée.

 

Jennifer Morgan : Vous avez introduit l'ouragan Katrina dans le récit de Sookie. Cet événement a-t-il radicalement modifié votre vision de l'histoire ? Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour réaliser cette adaptation ?

 

La principale influence qu'a eue l'insertion de Katrina dans le récit a été un changement dans la chronologie des livres. Ils se passent désormais dans le passé plutôt que dans un présent indéterminé, maintenant que la vie de Sookie est ancrée autour d'un événement qui a réellement eu lieu. Vous pourrez consulter la chronologie des livres dans la section «La vie à Bon Temps» de ce livre. Quand Katrina a eu lieu, j'ai décidé qu'il serait irrespectueux pour toutes les personnes touchées par cette catastrophe d'ignorer un tel désastre dans mon récit. Je me tiens à cette décision.

 

Wendy Carroll : En tant que païenne et sorcière pratiquante, j'ai été ravie que vous représentiez les wiccans de façon positive dans vos livres, et non en tant que personnes dérangées vouant un culte à Satan, comme cela m'est arrivé. Quel type de recherche avez-vous fait pour développer les personnages wiccans dans vos livres ? Vous êtes vous-même chrétienne. Cela a-t-il modifié votre vision des non-chrétiens ?

 

J'ai fait beaucoup de recherches sur la sorcellerie ainsi que sur la Wicca, afin de pouvoir les représenter de façon authentique. Il existe des différences entre les deux, et je voulais être précise. Comme je suis chrétienne, je me suis efforcée de faire de mon mieux pour être juste, ouverte d'esprit et dénuée de tout jugement. C'est justement ma façon d'être croyante. Je suis persuadée qu'il existe des personnes bonnes et mauvaises dans chaque groupe d'humains, qu'il soit ethnique, politique ou spirituel - et, la plupart du temps, ces traits contradictoires sont présents au sein d'une seule personne.

 

Lucia Mateo : Il existe tellement de croyances autour du vampirisme. Certains peuvent supporter la lumière du soleil, d'autres non ; certains n'ont aucun problème avec l'ail, d'autres si ; et ainsi de suite. Comment avez-vous sélectionné les mythes dont vous vous êtes inspirée ? Pourquoi les vampires de vos livres sont-ils ainsi ?

 

La réponse la plus désinvolte serait de dire qu'ils le sont car j'avais besoin qu'ils le soient. Il est vrai qu'il existe de nombreux mythes autour des vampires. La plupart du temps, j'ai suivi le schéma du classique Dracula, avec un soupçon d'Anne Rice et une pincée de Laurell K. Hamilton. Cependant, j'ai sélectionné parmi ces mythologies celles qui étaient compatibles avec mon récit. J'espère être arrivée à créer ma propre version. Mes vampires sont tels qu'ils sont car c'est cela qui permet à l'histoire de Sookie d'avancer.

 

Barbara Cramer : Quand vous avez commencé à écrire cette série, qui a débuté comme un livre sans suite, aviez-vous en tête une trame d'histoire pour continuer le récit de Sookie ?

 

Quand j'ai écrit le premier livre, je ne pensais pas que j'aurais la possibilité de lui donner une suite. J'avais pourtant quelques idées sur ce que j'aurais aimé faire avec les personnages, et j'ai réussi à réutiliser la plupart de ces idées dans l'histoire de Sookie. J'espère pouvoir encore vous procurer des surprises. Et je sais depuis le début de la série comment je la terminerai.

 

Marianne McCleary : Le personnage d'Eric a l'air d'avoir beaucoup de succès auprès de la population féminine - je m'inclus dans cette catégorie. D'où vient ce personnage ? Est-il votre homme idéal ou un produit de l'intrigue ? Alexander Skarsgard ressemble-t-il à l'image que vous vous faisiez d'Eric ?

 

Eric ne cesse de me surprendre encore et toujours. Quand j'ai commencé à l'esquisser, j'ai pensé qu'il serait amusant d'inclure un Viking comme contrepoids à Bill, qui est un vétéran de la Guerre de Sécession. Par beaucoup d'aspects, Eric est l'opposé de Bill, et ce, volontairement. À cette époque, j'étais allée voir un film, Le treizième guerrier, adapté d'un livre de Michael Crichton. J'ai trouvé que Vladimir Kulich (l'acteur tchèque qui incarne le chef viking Buliwyf) avait une prestance charismatique : à la fois imposant, royal, déterminé - et séduisant. Même si Eric n'est pas totalement basé sur l'interprétation de Buliwyf par Kulich, ce personnage a tout de même été un facteur clé pour affiner celui d'Eric. Le processus de construction d'un personnage est assez mystérieux, surtout pour l'auteur. Donc non : Alexander n'est pas l'exacte représentation que je me faisais d'Eric, mais en même temps personne ne l'est vraiment.

 

Kristina Mincey : Avez-vous déjà pensé à faire apparaître un des personnages de la série dans le livre d'un autre auteur ? Pourquoi pas Dresden Files ? Amelia pourrait être dans le réseau de sorcellerie de La Nouvelle-Orléans...

 

Jim Butcher ne serait pas forcément d'accord et son avocat aurait certainement des petites choses à dire lui aussi. Même si un tel échange semble extrêmement amusant, je devrais non seulement me mettre d'accord avec l'auteur sur les modalités de cette «visite», mais nous devrions également imaginer comment mélanger deux mondes aussi différents de façon fluide, et trouver un accord entre deux maisons d'édition (même si dans certains cas nous avons la même avec Jim), deux agents et deux contrats. Il y a bien plus de choses à prendre en compte que le simple plaisir de l'aventure - qui serait d'ailleurs considérable.

 

John Bonfiglio : Écrirez-vous un jour une série basée sur un autre des personnages de La communauté du Sud ?

 

Je n'en ai pas l'intention pour l'instant, mais je ne mets pas une croix définitive sur cette idée non plus. Si je le fais un jour, je n'écrirai pas la même histoire d'un autre point de vue, pour répondre à une autre question que l'on me pose fréquemment.

 

Silje Arseth : En tant qu'auteur, est-il difficile de séparer sa vie personnelle et sa vie professionnelle ? Planifiez-vous des meurtres littéraires pendant le petit-déjeuner ? Mettez-vous un film en pause pour écrire une idée ? Perdez-vous des heures de sommeil en vous demandant comment résoudre un conflit ?

 

Je planifie en effet des meurtres pendant mon petit-déjeuner, quand je suis en voiture, ou en avion. Les idées affluent en permanence, quand je suis en train de faire la vaisselle, sous la douche, au téléphone... et dans ce cas, je présente mes excuses à mon interlocuteur. En général, les intrigues ne perturbent pas mon sommeil, mais il m'arrive de repenser à ce que j'ai écrit pendant la journée alors que je commence à m'endormir, ou bien à mon réveil. C'est d'ailleurs dans ces moments-là que j'ai trouvé la solution à certains de mes problèmes. Le plus difficile est alors de s'en souvenir assez longtemps pour pouvoir les incorporer dans le livre.

 

Patricia de Vries : Je viens de finir Une mort certaine et je me pose des questions sur le fait que Sookie puisse sentir Eric, Alexei et Appius Livius Ocella grâce au lien, mais pas Pam. S'ils sont tous du même sang, Pam devrait être présente dans le lien entre Eric et Sookie.

 

Le lien marche «vers les ascendants». Sookie peut sentir celui avec qui elle est liée (Eric) et son créateur (Ocella) et donc l'autre protégé du créateur (Alexei)... Mais elle ne peut pas sentir «les descendants» c'est-à-dire les vampires créés par Eric ou Alexei, si ce dernier en avait engendré.

 

Sally Johns : Dans le monde de Sookie, les vampires peuvent-ils redevenir humains une fois qu’ils sont passés de l'autre côté ?

 

Non. Ils sont déjà morts, la vie n'est donc pas une option pour eux.

 

Brian Cottrell : Si le meurtre d'un humain par un vampire a été prouvé publiquement, ce vampire sera-t-il jugé par un tribunal pour humains ?

 

Oui, à moins que les vampires ne le rattrapent en premier. Ils ne veulent pas de mauvaise publicité, et ce type de procès serait néfaste à l'image qu'ils essaient de se construire, - si le vampire coupable a simplement tué par soif ou par plaisir. Cependant, si le vampire s'est fait attaquer par un groupe de dealers, la hiérarchie des vampires sera ravie : le procès diffuserait un message à tous ceux qui envisageraient de faire la même chose.

 

Jennifer Van Horn : II est bien connu que les vampires pleurent du sang. Voici donc ma question : les vampires vont-ils aux toilettes ? Nous savons également que les vampires ont une vie sexuelle très active, donc, s'ils pleurent du sang, qu'est-ce qui remplace leurs autres fluides corporels ? Est-ce pour cette raison que Sookie ne peut pas tomber enceinte ?

 

Les fluides corporels des vampires ont visiblement suscité de nombreuses interrogations ; j'ai donc sélectionné celle-ci. Les vampires pleurent bien du sang. Leurs sécrétions sexuelles en sont aussi empreintes. Les femmes et les hommes sont stériles car la naissance et la procréation sont des caractéristiques propres à la vie, tout comme le fait d'aller aux toilettes. Les vampires n'ingèrent que du sang (même s'il peut leur arriver d'avaler quelques gorgées d'autres boissons) et l'utilisent intégralement comme source d'énergie.

 

Sandy Smith : Lors de la randonnée pour retrouver Bill, Alcide dit à Sookie que les hybrides mordus ou ceux qui sont moitié humains, moitié loups-garous, ne vivent pas longtemps. Ceci est-il applicable aux panthères-garous aussi ? Qu'est-ce que cela implique pour Jason ?

 

Dans certaines meutes, ces êtres sont tués dès que l'on découvre leur existence. (Au fait, c'est de là que viennent les légendes de Bigfoot et du Yéti - on aurait aperçu ce type de créature.) D'autres meutes leur permettent de vivre, mais courir avec les siens provoque de l'usure et des blessures qui ne guérissent pas aussi vite que sur les corps de sang pur. Même si Jason a de grandes chances de rester un homme sain et vigoureux tandis que ses amis commencent à vieillir, sa durée de vie ne sera pas aussi longue que ses congénères panthères-garous de naissance.

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